Les Entreprises de haute technologie et l'Europe

Nos entreprises de haute technologie gagneront-elles leurs luttes
concurrentielles contre les Japonais et les Américains ? Tout dépendra de leur
capacité stratégique La globalisation de la concurrence et le progrès
technique avancent beaucoup plus vite que la construction européenne. Pour
attaquer nos entreprises et nos marchés, les concurrents américains ou
japonais n'attendent pas que l'unification de l'Europe soit achevée. Grâce à
une capacité stratégique qui s'est déjà haussée à l'échelle mondiale, ils
surclassent souvent nos entreprises " nationales " et dispersées; ils les
obligent à réagir en s'internationalisant à leur tour. En général, l'Europe ne
sert pas suffisamment de base à cette internationalisation dans les secteurs
de pointe. Plutôt que d'établir une base européenne solide, nos entreprises "
nationales " ont tendance à rechercher des alliances et des coopérations en
dehors de l'Europe. Elles risquent alors d'aborder la mondialisation en
position d'infériorité, faute d'avoir pu développer leurs ressources aux
dimensions d'un très grand marché continental comme le font les Japonais et
les Américains. L'amélioration de la compétitivité de nos entreprises de haute
technologie passe par : une meilleure maîtrise des stratégies d'alliance et
d'innovation; le développement d'une capacité stratégique internationale; des
grands projets européens (Airbus, Ariane, etc.); une coopération industrielle
accrue en Europe; l'ouverture des commandes publiques; l'unification des
normes; l'amélioration de l'offre technologique. Philippe de Woot, professeur
à l'Université Catholique de Louvain où il enseigne la stratégie des
entreprises et des groupes, est Member of the International Academy of
Management. Il a publié " Le management stratégique des groupes industriels "
(en collaboration avec X. Desclée), Economica, 1984; et Profil de dirigeant,
Economica, 1984.