- EAN13
- 9782821835986
- Éditeur
- Presses Universitaires de Provence
- Date de publication
- 17/01/2014
- Collection
- Senefiance
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
L’or au Moyen Âge
Monnaie, métal, objets, symbole
Jean Arrouye, Paul Bancourt, Jean Batany, Danielle Buschinger, William Calin, Régine Colliot, James Dauphine, Alain Derville, Michel-Marie Dufeil, Jean Gautier-Dalche, Gérard Gouiran, Patricia Harris-Stäblein, Denis Hüe, Danièle Iancu-Agou, Pierre Joni...
Presses Universitaires de Provence
Senefiance
L'or est soit un objet, soit un mythe de cet objet. L'objet-or est soit un
métal, minerai ou épuré, soit un bijou à éventail de multiples significations
dont celle de monnaie. Le mythe part de l'éclat solaire qu'avive le traitement
au feu du métal-minerai ; il aboutit par cet éclat, par la consistance,
l'utilité, les formes du bijou, les charmes de cette luminosité, à porter la
joie et l'espérance du monde d'outre-nuit où le soleil qu'il symbolise ne se
couche pas. Ainsi la longévité et la ductilité de cet objet-mythe lumineux
évoque à l'homme son rêve d'immortalité. Car tout mythe est une réalité de
sentiments que les hommes font reposer sur des objets réels en se servant
d'heureuses apparences qui leur symbolisent les qualités de l'invisible. L'or
est ainsi lumière et bonheur éternel ; les chefs et les femmes le portent avec
prédilection comme certains enfants, tandis que le guerrier, ut sic, préfère
le fer, et la forge. L'art de l'or, et celui de l'argent fort proche, est
ainsi aux confins de l'économie et de la religion, une structure de médiation,
une médio-structure toujours liée au roi : orfèvre de ses trésors et de sa
liturgie ou monnayeur de sa puissance. D'Aristote à Thomas d'Aquin, on a
toujours su distinguer le métal d'orfèvre et le signe monnayé, le trésor et la
monnaie, le mythe et l'utilité fonctionnelle.
métal, minerai ou épuré, soit un bijou à éventail de multiples significations
dont celle de monnaie. Le mythe part de l'éclat solaire qu'avive le traitement
au feu du métal-minerai ; il aboutit par cet éclat, par la consistance,
l'utilité, les formes du bijou, les charmes de cette luminosité, à porter la
joie et l'espérance du monde d'outre-nuit où le soleil qu'il symbolise ne se
couche pas. Ainsi la longévité et la ductilité de cet objet-mythe lumineux
évoque à l'homme son rêve d'immortalité. Car tout mythe est une réalité de
sentiments que les hommes font reposer sur des objets réels en se servant
d'heureuses apparences qui leur symbolisent les qualités de l'invisible. L'or
est ainsi lumière et bonheur éternel ; les chefs et les femmes le portent avec
prédilection comme certains enfants, tandis que le guerrier, ut sic, préfère
le fer, et la forge. L'art de l'or, et celui de l'argent fort proche, est
ainsi aux confins de l'économie et de la religion, une structure de médiation,
une médio-structure toujours liée au roi : orfèvre de ses trésors et de sa
liturgie ou monnayeur de sa puissance. D'Aristote à Thomas d'Aquin, on a
toujours su distinguer le métal d'orfèvre et le signe monnayé, le trésor et la
monnaie, le mythe et l'utilité fonctionnelle.
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