La Revue des lettres modernes

Charles Péguy souscrivait largement à la condamnation dont le romantisme fit l'objet dans une France qui, entre 1880 et 1914, redécouvrait pour l'exalter le classicisme. L'enjeu était politique et identitaire autant que littéraire, et divisait intellectuels et artistes en camps tranchés. Pourtant le dialogue de l'écrivain avec les grandes figures du romantisme - Victor Hugo au premier chef, et Les Châtiments en particulier, mais aussi Jules Michelet et Alfred de Vigny dont il se sentait proche en profondeur, révèle son admiration paradoxale pour ces grands aînés dont il apparaît, par le style et la sensibilité, mais aussi par la philosophie, un héritier rebelle.