Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

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2 mai 2024

bombe atomique

Le titre m’a fait peur : il promettait l’enfer, et je n’ai pas été déçue.

J’ai découvert le projet Amerika des nazis qui visait à créer la première bombe atomique de l’histoire. Pas seulement des V1 et des V2, non, non, une vraie bombe A de type Hiroshima – Nagasaki.

Bien sûr, Américains, Anglais, Russes et Français veulent récupérer cette technologie et les scientifiques qui vont avec.

Voilà donc Lizzie recrutée pour la mission Alsos américaine parce qu’elle parle français et que sa soeur aînée est la femme d’un scientifique.

Mo, pendant ce temps, descend en enfer à Buchenwald.

J’ai découvert le cyclotron de Joliot-Curie : un accélérateur de particule, première étape pour la bombe.

J’ai aimé Pash (personnage historique), colonel américain qui ne prend pas de gants et n’hésite pas à se présenter comme « le colonel qui dirige le secteur » de chaque ville qu’ils traversent.

J’ai découvert que dans les camps, les prisonniers avaient recréés une hiérarchie entre prisonniers : on départ, ce sont les droits communs qui tiennent Buchenwald, puis les communistes, chaque groupe pouvant protéger les siens.

J’ai aimé que Mo retrouve au camp des personnes qui ont traversés sa vie, qu’il se fasse des amitiés ou des ennemis. J’ai eu de la peine pour Fernand, l’ami de Mo.

J’ai découvert que les Américains surnommaient les Allemands les Krauts.

J’ai découvert que le projet allemand Amerika était très avancé, et que si les nazis n’avaient pas été aussi désorganisés (plusieurs équipes en concurrences travaillaient sur le projet), ce sont les Allemands qui auraient possédés la bombe A en premier.

Encore une fois, j’ai aimé suivre Lizzie et Mo, chacun séparément cette fois-ci.

L’image que je retiendrai :

Celle de la galerie creusée à même la roche par des centaines de détenus pour le bunker d’Hitler et de sa hiérarchie.

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2 mai 2024

amour, Québec

Comment parler de ce livre magnifique sans trop en dévoiler ?

Il y a la photographe qui cherche Ted, un vieil homme rescapé des Grands Feux de 1916. Ed Boychuck, Ted ou Edward, personne ne sait plus. Car dans ce roman, les identités sont changeantes.

Ainsi on ne saura jamais le prénom de la photographe, baptisée Ange-Aimée par Marie-Desneiges.

Il y a Steve et Bruno qui cultivent de la marijuana au fond des bois.

J’ai aimé les leitmotivs : le petit-déjeuner de lardons et patates accompagnés de thé très sucré ; les boites en fer blanc que chacun possède dans sa cabane et qui contient de la strychnine pour ne pas souffrir lorsque l’heure viendra ; il y a la mort qui vient parfois faire un tour au milieu du groupe mais qui repart ; il y a l’éclat de lumière rose dans les yeux de la jumelle de High Park.

Tout ceci vous parait bien mystérieux ? Alors laissez-vous guider par la narration tout en douceur de ce roman qui parle des Grands Feux de 1916, mais aussi d’amour et de folie, de cabanes qui sont les derniers vestiges d’une vie.

L’image que je retiendrai :

Celle des tombes parfois introuvables et des identités changeantes.

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22 avril 2024

femme, Japon

Quelle idée de tomber enceinte alors que l’on a un bon job et que l’on est célibataire ?

C’est pourtant ce que décide la narratrice un beau jour : elle est enceinte.

J’ai aimé son œil acéré sur les comportements de ses collègues de bureau : seule femme, elle est chargée de servir le café, débarrasser et nettoyer, distribuer les cadeaux.

J’ai aimé son collègue de bureau, Higashinakano, au petit soin dès l’annonce de la grossesse. On apprendra plus tard pourquoi, ce qui m’a touché.

J’ai aimé l’appli de grossesse qu’utilise Mme Shibata, la narratrice : elle y note ce qu’elle fait, ses prises de poids, etc…

J’ai adoré ses cours d’aérobique pré-natal, ses amies qu’elle écoute pour glaner des informations.

J’ai aimé avoir parfois un doute sur sa grossesse : enceinte, ou pas ?

J’ai aimé que Mme Shibata travaille dans une entreprise qui fabrique des tubes en carton pleins de vide, eux aussi.

Un roman sur le monde du travail japonais qui, si il offre de beaux aménagements de travail (finir plus tôt, congés longs), considère les femmes comme des servantes dans les murs de l’entreprise.

Une citation :

« Hé, le café », me lançait-on alors que je vaquais à mes occupations. Or, je ne suis pas un café non plus. (p.62)

L’image que je retiendrai :

Celle de la jeune femme en doudoune rouge que croise Mme Shibata un soir par hasard, et qu’elle reverra plus tard.

Édouard Jousselin

Rivages

23,90
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16 avril 2024

vie moderne

Le roman s’ouvre sur un accident de voiture en Californie. Puis nous suivons différents personnages avant l’accident, des années avant.

Il y a la famille d’Isabelle : son mari Dominique, sa fille aînée Marine et son fils Max. Son père Lucien, ancien résistant.

Il y a la famille de Steve et Tyler dont le père est devenu manchot suite à l’attentat d’Oklahoma City.

Il y a Jessica étudiante américaine en français et Benjamin son colocataire qui étudie les tueurs en série.

Il y a Thierry, le copain de Dominique fan absolu de l’A.J. Auxerre.

Il y a Bruno le producteur de film qui tombe amoureux d’Isabelle. Ils partent vivre aux Etats-Unis.

Il y a l’émigré mexicain dont la petite fille et morte, la femme reparti au Mexique, et lui devenu vigile d’un lotissement, puis naturalisé.

Il y a Clarisse qui couche avec Max et qui veut devenir actrice, quitte à commencer dans la télé-réalité.

Il y a le film The Last Fighters, block-buster que tous les personnages vont regarder à un moment où à un autre.

Il y a la légende de Saint-Georges présente partout dans le monde.

Il y a les cimetières omniprésents : Lucien habite à côté de celui de Quarré-les-Tombes (le nom de son village), et Benjamin travaillera au FBI dont les bureaux sont situés à côté d’un cimetière.

Il y a surtout beaucoup de détails qui ont fait que j’ai terminé ma lecture en vitesse rapide, comme parfois on le fait avec un film.

L’image que je retiendrai :

Celle des oiseaux, présents sur certaines scènes, comme apportant une touche de couleur par-ci par-là.

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16 avril 2024

mère, maternité

La narratrice parle à sa fille qui vient de naître et qui brisera le cycle des femmes de la famille.
L'histoire de cette femme m'a rappelé ma propre histoire et les injonctions de ma propre mère (qui sont des titres de chapitres) : Je ne suis pas ta copine, tu me diras merci, débrouille-toi, tu ne seras pas la dernière...
J'ai aimé que ce roman raconte que l'on peut se sortir de la souffrance de sa génitrice et ne pas reproduire sur son propre enfant le cycle de la douleur.
Une lecture qui m'a parlé et dont j'ai noté pleins de passages.
Quelques citations :
En attendant la maison j'en profite, c'est quelqu'un sur qui compter. (p.30)
Silence, pense au Sahel, aux Yougoslaves et surtout à elle. Elle, son enfance de merde à elle, le monopole de la souffrance qui la dispense de m'épargner. (p.47)
Je me materne très bien toute seule. Parce que la mère, c'est moi. (p.132)
L'image que je retiendrai :
Celle des dames roses (les aide-soignantes) qui sont seules à apporter de l'aide à cette nouvelle maman.