La décadence et autres délices
EAN13
9782918135364
ISBN
978-2-918135-36-4
Éditeur
Éditions Dialogues
Date de publication
Collection
Littératures
Nombre de pages
227
Dimensions
21,1 x 13,6 x 2 cm
Poids
287 g
Langue
français
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La décadence et autres délices

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Éditions Dialogues

Littératures

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Que signifient ces mutations inavouables ? À partir de combien de cas parle-t-on d’épidémie nationale ? Comment réagir devant ce qui vous fleurit sur le nez, le ventre… ou ailleurs ? Le mieux est peut-être de se faire opérer, comme tout le monde, ni vu ni connu.

Mais quand le doigt est pris – ou le pied ou la langue –, la bête est installée. Qui la délogerait ? Lascive et toute puissante, elle se pourlèche, frétille et mène la danse, au cœur de cette cité florissante.

Délices de la décadence, de la dégringolade festive et insouciante !


"Le charme de Véronique Beucler réside, entre autres, dans sa manière de raconter les histoires. Ses arguments, souvent sérieux, s’accompagnent généralement d’un humour en demi-teinte. Son univers est celui des perpétuels malentendus, des quiproquos, des coïncidences fâcheuses. Les drames rocambolesques ou les histoires d’amour tarabiscotées à souhait nous sont contées dans un monde de vaudeville et de farces et attrapes.
Si je devais la comparer à un autre auteur, je crois que c’est à Marcel Aymé que je songerais. Mais un Marcel Aymé plus fin, plus subtil encore, plus tendre, plus amoureux.
Ce que je sais à coup sûr, c’est qu’elle est pour moi à n’en pas douter l’un des auteurs les plus délicieux et les plus originaux de la littérature française contemporaine."
Alberto Manguel

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Commentaires des lecteurs

Conseillé par
8 novembre 2011

Energique, efficace, sensuel !

« Ce jeudi-là, Vladimir Fradel se réveilla d'un sommeil agité ». Banale entrée? Peut-être... Mais on était jeudi, j'avais passé une mauvaise nuit, et j'ai tout de suite été embarquée par Vladi, happée par cette histoire farfelue et décalée. C'était ...

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Conseillé par
7 novembre 2011

Epatant

Le livre de Véronique Beucler est exceptionnel. D'abord par l'écriture. C'est impeccablement soigné, briqué, poli, sans que cela se voie, se voie trop, sans l'étalage rhétorique qui est aujourd'hui la règle. Elle a le cran de l'élégance discrète, c'est-à-dire de ...

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Conseillé par
6 novembre 2011

Epatant

Le livre de Véronique Beucler est exceptionnel. D'abord par l'écriture. C'est impeccablement soigné, briqué, poli, sans que cela se voie, se voie trop, sans l'étalage rhétorique qui est aujourd'hui la règle. Elle a le cran de l'élégance discrète, c'est-à-dire de ...

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5 questions à Véronique Beucler

A propos de "La décadence et autres délices"

Les habitants d’une ville européenne découvrent avec horreur qu’un morceau de leur corps a été remplacé par un organe qui ressemble… à celui d’un porc. Les médecins hésitent à parler d’épidémie… Quel est votre point de vue sur ce phénomène, s’agit-il d’une épidémie… ?

J’avoue un faible pour les épidémies… « littéraires ». Exclusivement. Celle d’insomnie de Cent ans de solitude, par exemple, ou de cécité dans L’Aveuglement de Saramago ou encore de lucidité du même auteur ; je pense aussi à la Rhinocérite de Ionesco…
Oui, il s’agit d’une épidémie littéraire… qui nous conduit à nous interroger – avec des moyens romanesques – sur le monde dans lequel nous vivons. J’utilise des outils d’écrivain, des images, l’allégorie, le recours à l’« énormité » [George Steiner précise qu’é-norme, signifie d’abord « écart par rapport à la norme, au normal »]… et une structure, pleine de ressources : la métamorphose.

Cette métamorphose fonctionne à la perfection, on y croit, on voit la ville peuplée d’hommes grassouillets et bécoteurs, de femmes affriolantes ; on sent les odeurs de maïs dans les rues… L’idée de ce roman paraît tellement surprenante, je dirais même : culottée qu’on a très envie de vous demander d’où elle vous est venue.

Question à laquelle je serais bien incapable de répondre… et pourtant en réfléchissant à cette question, je me souviens d’une anecdote que je croyais avoir oubliée. Quand je vivais à Madagascar, j’ai vu débouler devant le « Supermarket » où je faisais mes courses, un pousse-pousse. Le tireur de pousse, petit Malgache pieds nus, descendait à toute vitesse une rue en pente qui longeait le supermarché. Sur le siège, protégé du soleil par la capote rouge, un magnifique cochon se prélassait ; assis – non pas couché –, on aurait dit qu’il avait pris à son service ce petit homme mal nourri pour sa promenade apéritive.
Plus proche de nous dans le temps… je me rappelle parfaitement l’instant où j’ai ouvert un dossier et où j’ai commencé à écrire cette histoire. J’étais agacée d’entendre les messages publicitaires incitant à se faire vacciner contre la grippe H1N1, que certains appelaient « grippe porcine ». De l’agacement et de l’inscription ancienne de ce pacha cochon, est née cette histoire.

Vous avez choisi le cochon pour cette métamorphose, cet animal a-t-il une signification particulière ?

Il est sûr que si j’avais choisi une girafe ou un écureuil, le roman n’aurait pas été le même. Je dois dire que mon histoire ne tient que par cet animal. Le cochon suscite des images très fortes, c’est un composé – à lui tout seul – de voracité, de saleté, de lubricité, de souillure, de décadence… Pauvre de lui ! Dans L’Odyssée, c’est lui que Circé choisit pour transformer les compagnons d’Ulysse. Le passage précise qu’ils étaient devenus des cochons mais continuaient de penser et de sentir comme des hommes. J’ai bien peur que dans La Décadence et autres délices, ce soit l’inverse…. Ils conservent une apparence humaine, mais leur être profond est irrémédiablement dégradé.

Ne trouvez-vous pas que votre roman semble donner raison à ceux qui choisissent les cochons contre ceux qui veulent rester des hommes, comme Jeff, le meilleur ami de Vladimir ?

Peut-être est-ce une force du livre de ne pas chercher à imposer une leçon, ni une morale. Ni Ana ni Vladimir ne condamnent ce qui se passe dans la partie de la ville « porcinisée ». Je suis d’accord avec vous, on peut penser que Vladi « s’est fait avoir » comme le craignait son ami Jeff, farouche résistant, ennemi juré des porcs. On peut penser aussi que Vladimir est comme « immunisé » insensible à cette contagion…

Votre roman est souvent très drôle ; cette tonalité n’est-elle pas en contradiction avec les événements tragiques que vivent les personnages ?

Rien ne me rend plus joyeuse que d’inventer une histoire ; les personnages sont sans doute imprégnés de cette jubilation. La mère d’Achille, Thétis, plonge son fils dans le Styx pour le rendre invulnérable. Je crois que je plonge mes personnages dans une eau qui les rend imperméables à la morosité. Les événements ont beau se déchaîner autour d’eux et contre eux, cette sorte de baptême originel ne s’efface pas. Mais vous constatez vous-même que cela n’empêche absolument pas de percevoir une certaine tonalité pessimiste…

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